Il était une fois un tout petit être, c’était un oiseau. Il venait de naître et attendait avec impatience le retour de ses parents qui sans cesse le nourrissaient. Il attendait, mangeait et grandissait dans son nid douillet. La maman oiseau était très précautionneuse, si bien qu’elle lui rappelait chaque jour que la vie était dangereuse. Il ne fallait pas prendre de risque et il fallait éviter le plus possible de faire des erreurs. Les chats et les renards rôdaient, c’est pourquoi il fallait rester dans le nid. Le petit absorbait les dires de sa maman oiseau et se sentait en sécurité dans son petit univers. Il savait que la moindre erreur pouvait lui coûter la vie… Un jour alors qu’il regardait ses cousins merles du nid voisin, il les vit battre des ailes pour essayer de voler et retomber lourdement dans le nid. Il leur cria de rester prudents, car la chute pouvait être mortelle. Mais les petits merles n’eurent cure de ses conseils. De jour en jour, ils continuèrent à battre des ailes et à échouer. L’un se cassa le bout d’une aile et du rester plusieurs jours sans bouger. Cela angoissait le petit oisillon qui regardait la scène en tremblant. Il préférait attendre que ses ailes soient assez longues et prêtes pour s’envoler directement. Il ne voulait pas jouer avec le feu. En effet, il ne servait à rien de risquer maintenant quoi que ce soit. Et il continua de manger goulument dans son petit nid maternel. Il n’était pas encore prêt… Et puis un jour vint où une tempête faisant dangereusement tanguer les branches ainsi que les petits nids. Et le vent hurla, le toner gronda, les éléments semblèrent se déchaîner contre leur petite vie si fragile. Soudain, le nid des petits merles se souleva et les oisillons furent projetés dans le vide. Ils battirent frénétiquement des ailes et purent amortir leur chute. En voyant cela, le petit oisillon se dit qu’il avait raison, les merles n’étaient pas prêts à voler. Mais quand son propre nid fut également projeté dans les airs, il le fut encore moins. Il battit des ailes, mais cela eut le même effet qu’un ours battant grossièrement des pattes dans le vide se jetant d’une falaise. Et le petit oisillon s’écrasa lourdement sur le sol. Juste avant de tomber, il comprit son erreur. Son erreur avait été de ne pas faire d’erreur. On ne peut récolter les fruits d’aucun travail sans se tromper.
Lorsque l’on commence à comprendre que l’échec fait partie intégrante de la réussite, nous pourrons réellement commencer à réussir notre vie. À laisser de côté la peur de ne pas bien faire, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de ne pas être capable. Car oui c’est évident qu’en commençant une nouvelle chose, nous déraperons bien vite. Tout comme cela l’a été pour apprendre à dire le mot « maman ». Combien de fois le bébé n’a-t-il pas essayé avant d’y arriver ? Ce sont ces erreurs qui nous permettront de forger cette réussite, cet accomplissement personnel, quel qu’il soit. Surtout, trompez-vous. C’est le processus naturel de l’apprentissage. N’ayez plus peur de cet échec, car il est nécessaire à tout accomplissement. C’est en l’évitant que vous éviterez de faire quoi que ce soit qui vaille la peine, c’est en lévitant que vous éviterez de vivre. Alors vivez et trompez-vous !