Il était une fois, un jeune prince vivant dans l’abondance d’un immense palais. Il s’abandonnait à tous les désirs physiques. Il profitait d’une vie mondaine, faite de prestige et de pierres précieuses. Il ne manquait de rien. Tout lui était dû, car il était le prince. Mais un jour il remarqua que cette vie n’épargnait pas la souffrance. Il fut choqué de cette révélation et décida alors de s’essayer à la privation. Il devint un ascète, quittant la luxure, les jouissances physiques, pour se retirer dans une forêt, à l’écart de toute civilisation. Il bascula alors d’un extrême à l’autre, convaincu d’avoir trouvé la bonne voie. Durant des années, il nia les désirs de son corps, et frôla la mort. Il se rendit alors compte que ce chemin non plus n’était pas exempt de souffrance. Puis, lui vint l’image d’un harpiste serrant les cordes de son instrument. Et il comprit : ni trop tendu, ni trop souple. Voilà la formule pour un fonctionnement optimal ! La véritable voie était en fait celle du milieu qui allie les deux facettes d’un même tout. Sa vision des choses se transforma. La dualité qui opposait chaque chose disparue au profit d’une unité qui les reliait. Il saisit que chaque partie était nécessaire au bon fonctionnement du tout. Il allia ainsi sa pratique spirituelle et sa vie matérielle. C’est alors qu’il devint le Bouddha, et nomma cette approche « la voie du milieu ».
Trouver son propre équilibre est une clé d’une vie bien menée. Pour commencer méditer quelques instants sur cette phrase : « est-ce que mes actions représentent ce que je suis ? ».
Laissez vous inspirer par cette réflexion, laissez votre propre intuition vous guider dans ce processus d’introspection. Quel est notre équilibre entre ce qui se joue en nous et ce que nous faisons de nos dix doigts ? SI nous étions des pianistes, suivons-nous la partition qui se joue en nous ? Sans omettre de notes ?
Nos actions, nos choix de vie ont un but plus précis que celui de s’amuser ou de gagner de l’argent : ils ont l’opportunité de nous réaliser. Se réaliser signifie : s’accomplir, ce qui évoque le fait de réaliser un accomplissement au sein de sa propre nature. C’est en fait d’accomplir ce que notre essence réclame de nous. Tel l’arbre qui se réalise chaque année en créant ses propres fruits issus de son essence. Il en va de même pour notre propre vie : notre accomplissement consiste à réaliser dans le monde ce qui se trouve à l’intérieur de soi. Et nous revenons au principe d’équilibre : est-ce que notre monde intérieur se retrouve dans notre monde extérieur ? Que faisons-nous de nos actions, de notre temps, de notre énergie ? Si celle-ci est déséquilibrée et ne représente qu’une faible part de « qui nous sommes » alors nous serons dans l’excès et l’équilibre sera rompu. Afin de devenir de véritables alchimistes, il est nécessaire de ne pas amputer une part de notre essence au sein de nos actions dans le monde. Le pommier devient un alchimiste lorsqu’il offre ses pommes au monde. Mais il ne peut offrir une demi-pomme, ni même un quart de pomme. C’est tout ou rien.
Notre essence ne peut être amputée. Soit, nous la rayonnons, soit nous l’écrasons. Alors posez-vous ces questions :
- Est-ce que je me respecte dans ce que je fais ?
- Est-ce que ma sensibilité se retrouve dans ce que je fais ?
- Est-ce que ma passion se retrouve dans ce que je fais ?
- Est-ce que mon authenticité, ce qui me rend unique s’épanouit dans ce que je fais ?
- Est-ce que si je n’avais pas peur d’échouer, de perdre de l’argent, du ridicule, ferais-je toujours cela de la même façon ?
- Est-ce que je me sens utile dans ce que je fais ?
Vous êtes l’arbre responsable des fruits de votre vie. Telle une fleur, ouvrez-vous, déployez-vous. Que votre nectar se retrouve dans vos actions et dans vos décisions. La vie viendra butiner ce nectar et elle le portera au sein du monde.