Qu’est-ce que l’équilibre ? Prenez quelques instants pour réfléchir à ce concept. Cela peut évoquer un équilibriste marchant sur une corde raide ou bien le fait de partager un dessert de « manière équilibrée »…
Prenez une toupille. Si elle est à l’arrêt, elle tombera de l’un ou de l’autre côté. Pourtant si vous lui imprimez une torsion puissante elle tournera sur elle-même et maintiendra un axe. Ni la gauche, ni la droite, ni le devant, ni l’arrière n’auront d’influence sur sa chute. Elle sera libérée de ces forces.
L’individu peut lui aussi retrouver sa liberté et voguer au-delà des vagues qui le font chuter. Il peut retrouver son équilibre et danser sur les flots de la vie tels un oiseau flottant entre ciel et terre, se laissant porter par des courants invisibles et pourtant bien réels.
L’individu retrouve son équilibre lorsqu’il entre en méditation profonde. D’ailleurs la posture du lotus évoque l’équilibre même. Mais au-delà de la posture, c’est surtout l’esprit qui redevient équilibré. En effet, la méditation équivaut à l’impulsion de la toupille afin de s’affranchir des forces contraires qui l’entravent.
Méditer permet donc de retrouver une force qui nous maintient au-delà de « la chute ».
Mais en ce qui concerne l’humain, de quelle chute s’agit-il ?
Autant il est facile de comprendre que la toupille peut chuter sur le côté, en avant ou en arrière, autant il est plus difficile de concevoir « ou pourrait chuter l’humain ». L’esprit de l’individu peut s’effondrer lui aussi. Il peut chuter de trois façons :
- Dans son mental
- Dans ses émotions (différent du sentiment)
- Dans son corps
S’il chute dans ses émotions, il sera alors guidé par soit de la passion (ici nous comprenons passion destructrice), par la peur (il fuira les situations qu’il ne peut supporter), la jalousie (il mettra tout en œuvre pour réparer à sa façon une situation qu’il perçoit comme injuste), etc.
Nos émotions sont de vrais moteurs et si nous nous laissons tomber à travers elles, elles nous guideront vers une quête sans fin. La quête de l’émotion est sans appel : elle fait tourner l’individu en rond.
Par exemple l’émotion de vengeance (animée par de la colère et de l’injustice) créera du mal autour de l’individu. Il se sentira libéré pour un moment. Mais après la culpabilité viendra le hanter, ou alors une riposte de l’autre personne recréera un déséquilibre, etc. Ce qui fera à nouveau naitre de nouvelles émotions qui à leur tour émettront un souhait et ainsi de suite… C’est ce que l’on voit dans le monde entre les successions de paix et de guerre par exemple. Le monde émotionnel est en constant déséquilibre.
La quête de l’émotion est telle la quête de l’argent : elle n’a point de fin.
S’il chute dans son corps alors l’individu pourra se ruer sur les plaisirs physiques tels que la nourriture en excès, la boisson, les sucreries, les stimulants, les drogues, le sport à outrance etc. Ceux-ci n’ont point de fin non plus car le corps s’habitue à tout ce qu’on lui offre. Le plaisir deviendra moindre à chaque dose équivalente et il faudra augmenter la dose.
Quant à la chute dans le mental, tel un philosophe qui cherche la vérité absolue du monde, celle-ci ne lui offrira que du fil à retordre au fur et à mesure qu’il avancera. Car au plus il trouvera au plus tout se complexifiera.
L’émotion, le corps et le mental sont des outils à la disposition de l’esprit qui ressent. Lorsque nous nous réalignons avec notre capacité de ressentir, nous retrouvons notre équilibre. Notre esprit flottera sur ces trois aspects de l’humain sans y tomber. Il gagnera une nouvelle capacité : celle de ressentir. Il saura instinctivement ce qui est bon pour lui, il se connectera à cet aspect de lui qui vit déjà dans la gratitude et la joie profonde. Les trois aspects deviendront des outils qui ne le contrôleront plus mais auxquels il prendra soin. Tels trois animaux bien éduqués auxquels on apporterait une présence bienveillante.
Lorsque nous sommes dans cet état d’être de ressentir nous devenons non seulement libres de nos trois aspects et nous retrouvons une véritable guidance intérieure. Tout semble évident, tout semble s’aligner. Nous allons directement droit au but. Nous arrêtons de perdre du temps. Nous apprenons à surfer sur la vague…
Il est donc essentiel d’apprendre à faire le silence en soi durant quelques minutes par jour pour nous familiariser avec cet état de ressentir. Et au plus nous avancerons sur ce chemin au plus nous l’intégrerons dans notre vie de tous les jours. Nous deviendrons lucides des pièges de nos émotions, de notre mental et de notre corps qui ont des envies insociables nous faisant tourner en rond.
Quant à notre capacité de ressentir, elle semble elle aussi infinie mais elle n’a besoin de rien… à part de notre présence. Au plus nous la toucherons au plus, nous percevrons sa grandeur, notre grandeur intérieure. Celle-ci nous guidera avec bienveillance sur le chemin de la réalisation de soi.
Alors prêt ? C’est parti pour méditer 10 minutes par jour et tel un sportif petit à petit vous deviendrez des maitres… dans la discipline de votre propre bonheur.