
Cet article est la suite de celui ci :
Quand l’agitation intérieure nous éloigne de l’essentiel
Au moment où j’ai voulu écrire un article, je me suis arrêté en vérifiant mon équilibre intérieur. J’étais trop dans l’action et pas assez en moi même. J’étais déséquilibré. Alors j’ai fait une petite pause et j’ai fermé les yeux 5 minutes pour me recentrer. L’article est alors venu beaucoup plus facilement, une fois avoir retrouvé mon équilibre intérieur. Vous voyez parfois on croit que plus c’est mieux… Mais si nous perdons notre équilibre, c’est comme si nous tombions de vélo : nous avançons en réalité moins vite et plus difficilement.
J’ai donc pris un moment pour me poser. Ce moment de retour à moi-même m’a inspiré cet article, que je vous propose comme un voyage : un voyage pour comprendre ce qu’est l’équilibre, comment nous le perdons… et surtout comment nous pouvons le retrouver.
Qu’est-ce que l’équilibre ? Prenez quelques instants pour réfléchir à ce concept. Cela peut évoquer un équilibriste marchant sur une corde raide ou bien le fait de partager un dessert de « manière équilibrée »…
Qu’est-ce que l’équilibre, vraiment ?
Prenez une toupille. Si elle est à l’arrêt, elle tombera de l’un ou de l’autre côté. Pourtant si vous lui imprimez une torsion puissante elle tournera sur elle-même et maintiendra un axe. Ni la gauche, ni la droite, ni le devant, ni l’arrière n’auront d’influence sur sa chute. Elle sera libérée de ces forces.
L’individu peut lui aussi retrouver sa liberté et voguer au-delà des vagues qui le font chuter. Il peut retrouver son équilibre et danser sur les flots de la vie tels un oiseau flottant entre ciel et terre, se laissant porter par des courants invisibles et pourtant bien réels.
La méditation : retrouver l’équilibre intérieur
L’individu retrouve son équilibre lorsqu’il entre en méditation profonde. D’ailleurs la posture du lotus évoque l’équilibre même. Mais au-delà de la posture, c’est surtout l’esprit qui redevient équilibré. En effet, la méditation équivaut à l’impulsion de la toupille afin de s’affranchir des forces contraires qui l’entravent.
Méditer permet donc de retrouver une force qui nous maintient au-delà de « la chute ».
Mais en ce qui concerne l’humain, de quelle chute s’agit-il ?
Perdre son équilibre intérieur : les trois chutes possibles
Autant il est facile de comprendre que la toupille peut chuter sur le côté, en avant ou en arrière, autant il est plus difficile de concevoir « ou pourrait chuter l’humain ». L’esprit de l’individu peut s’effondrer lui aussi. Il peut chuter de trois façons :
- Dans son mental
- Dans ses émotions (différent du sentiment)
- Dans son corps
Le déséquilibre émotionnel
Nos émotions sont de vrais moteurs et si nous nous laissons tomber à travers elles, elles nous guideront vers une quête sans fin. La quête de l’émotion est sans appel : elle fait tourner l’individu en rond.

Pour aller plus loin et apprendre à se libérer de ses émotions :
Par exemple l’émotion de vengeance (animée par de la colère et de l’injustice) créera du mal autour de l’individu. Il se sentira libéré pour un moment. Mais après la culpabilité viendra le hanter, ou alors une riposte de l’autre personne recréera un déséquilibre, etc. Ce qui fera à nouveau naitre de nouvelles émotions qui à leur tour émettront un souhait et ainsi de suite… C’est ce que l’on voit dans le monde entre les successions de paix et de guerre par exemple. Le monde émotionnel est en constant déséquilibre.
La quête de l’émotion est telle la quête de l’argent : elle n’a point de fin.
Le déséquilibre du corps
S’il chute dans son corps alors l’individu pourra se ruer sur les plaisirs physiques tels que la nourriture en excès, la boisson, les sucreries, les stimulants, les drogues, le sport à outrance etc. Ceux-ci n’ont point de fin non plus car le corps s’habitue à tout ce qu’on lui offre. Le plaisir deviendra moindre à chaque dose équivalente et il faudra augmenter la dose.
Le déséquilibre du mental
Quant à la chute dans le mental, tel un philosophe qui cherche la vérité absolue du monde, celle-ci ne lui offrira que du fil à retordre au fur et à mesure qu’il avancera. Car au plus il trouvera au plus tout se complexifiera.
Ces chutes sont des cercles, des spirales. L’émotion appelle l’émotion, le mental appelle l’analyse, le corps appelle la dose suivante. Et plus on les suit, plus on s’éloigne de ce qui est essentiel.
Mais il existe une autre voie. Une voie qui ne lutte pas, qui ne fuit pas, qui ressent.
Ressentir : voilà le cœur. Voilà l’équilibre.

Ressentir nous connecte en réalité au pouvoir de notre cœur.
L’équilibre intérieur : retrouver son axe
Ressentir, c’est laisser le silence nous parler. C’est sentir en soi ce qui est juste, ce qui vibre, ce qui nous relie à cette présence douce qui, elle, ne demande rien.
Lorsque je me suis reconnecté à cette capacité, ma vie a changé. J’ai cessé de courir. J’ai appris à écouter. Et petit à petit, tout est redevenu fluide. J’étais accompagné par le mouvement de la vie.
Nous pouvons atteindre un état dans lequel le corps, les émotions et le mental ne font plus la loi. Ils deviennent des compagnons de vie.
De temps en temps je dois faire des ajustement, car une vague plus grande que les autres crée de l’agitation. Mais je ne lutte plus contre cette vague. J’observe ce que je vis, je me reconnecte à ma capacité de ressentir sans juger, avec bienveillance. Et je retrouve ainsi mon axe. En faisant cela nous gagnons une profonde liberté. Nous ne sommes plus prisonniers des vagues de notre océan intérieur. Car nous savons que ce n’est pas le monde extérieur « qui a un problème » mais comprenons que nous sommes simplement en train de vivre un déséquilibre intérieur.
C’est cela la liberté : nous ne plongeons plus, nous ne luttons plus au travers des émotions, du mental, ou du corps; Nous nous élevons et prenons de l’altitude afin de réharmoniser notre monde intérieur.
À partir de là, nos émotions deviennent des messagères, notre corps un outil pour vivre sur terre et notre mental un allié pour comprendre et analyser. Et tout cela accompagné par notre conscience plus vaste.
Accueillir ses trois compagnons avec bienveillance
C’est un peu comme si trois animaux sauvages, autrefois indomptés, venaient s’asseoir autour de nous. Et nous, là, au centre, simplement présents. Pas dans le contrôle, mais dans la relation. Dans la bienveillance.
Pour toucher cet état, il suffit parfois de quelques minutes par jour. De silence. De présence. De pause.
Et plus on s’y familiarise, plus cet état s’installe. Il entre dans notre quotidien. Il nous rend lucides. On reconnaît les pièges : l’émotion qui veut nous embarquer, la pensée qui veut tout comprendre, le corps qui cherche sans fin à être rassasié. Mais au lieu de se perdre, on reste là, ancré, centré, aligné.
Alors, prêt à commencer ?
Dix minutes. Juste ça.
Comme un sportif qui s’entraîne non pour gagner, mais pour se sentir vivant.
Car ressentir, c’est cela aussi : une capacité infinie… qui n’a besoin de rien. Juste de notre présence.
Et plus on l’approche, plus on découvre sa profondeur. Sa lumière. Et cette lumière, c’est la nôtre. Elle nous montre le chemin. Non celui qu’on croit devoir suivre, mais celui que l’on sent. Celui qui est vrai.
Un exercice simple pour revenir à soi
Alors, fermez les yeux et respirez. Sentez, ressentez votre corps. Quels sont ses messages intérieurs ? Peut-être a t il faim ? Peut-être est –il fatigué ? Peut-être est-il sous tension dans certains endroits ? Prenez le temps de sentir, de laisser votre capacité de ressentir circuler dans votre corps.
Et ensuite vos émotions : que sentez-vous de vos émotions ? êtes vous serein ? Ou peut-être sentez vous une petite tension émotionnelle quelque part ? observez, ressentez vos émotions. Utilisez votre capacité de ressentir pour circuler dans vos émotions. Ne vous y accrochez pas, circulez tel un une rivère de montagne qui traverse tout.
Et votre mental ? Que vous dit-il ? Observez quelques instants vos pensées : sont-elles calmes ou plutôt agitées ? Elles sont comme les vagues de l’océan, elles font beaucoup de bruit, mais elle cache la vraie profondeur. Laissez votre capacité de ressentir surfer sur les vagues de vos pensées.
Et puis respirez profondément et affirmez : « je ne suis pas mon corps, je ne suis pas mes émotions, je ne suis pas mes pensées »
Souriez et respirez, continuez de ressentir, vous vous connecter à votre vraie nature…
Et si vous voulez vous laisser guider : écouter cette méditation guidée juste après