Exprimer ses émotions sans se plaindre

Exprimer ses émotions sans se plaindre.

Et si vous osiez vous exprimer totalement ?

Pourquoi a-t-on peur de s’exprimer ?

Vous êtes-vous déjà privé de vous exprimer sous prétexte d’avoir peur de déranger les autres ? Il y a dans notre société une sorte de tabou, tout doit aller bien. Même si ça ne va pas trop à l’intérieur de soi, on le masque. Lorsque l’on pose la question, comment vas-tu ? On répond souvent bien et toi ? C’est plus un rituel qu’une véritable question. Et peu de gens osent braver la réponse à ce rituel si souvent pratiqué. Il y a plusieurs raisons à cela.

  1. Que va-t-on penser de moi si je ne vais pas bien ? On va ma juger, on va dire que je suis faible, cela ne se fait pas de se montrer dans sa faiblesse. En effet, il est difficile d’avouer qu’intérieurement tout n’est pas rose. Et pourtant, ce qui est paradoxal c’est que personne ne vit dans un monde tout rose. Chacun à ses difficultés (que l’on masque).
  2. Ensuite, je ne souhaite pas ennuyer les autres avec mes problèmes, je ne veux pas plomber l’atmosphère. On tente de masquer ce qui ne va pas, nous prêchons par excès d’optimisme pour tenter de ne pas être responsables de celui ou celle qui gâche l’ambiance et de nous faire passer pour le petit canard grincheux.

Dans mon expérience de perte quasi totale de vision, je ne me suis pas autorisé à exprimer ce que cela faisait en moi. Non seulement les autres ne me comprenaient pas, mais en plus, je sentais qu’on me jugeait. Pourquoi ? Car quand j’osais le faire, j’étais dans la plainte violente. Cela mettait les autres mal à l’aise et fermait leur compassion. Je me plaignais, je me jugeais, je jugeais le monde. On m’a un jour dit avec violence que je devais la fermer et relativiser. J’ai pris cela au pied de la lettre durant des années. Et puis j’ai commencé à comprendre. Il y a une différence fondamentale entre se plaindre et s’exprimer… Se plaindre c’est comme lutter dans des sables mouvants, plus on lutte, plus on s’enfonce.

Durant mes séances j’invite parfois certaines personnes à s’exprimer davantage sur ce qu’elles vivent ou ressentent. Que ce soit dans leurs relations privées ou professionnelles.

Mais alors, on me répond souvent : mais je ne veux pas me plaindre… Je ne veux pas gâcher l’ambiance, je ne veux pas être jugé(e).

S’exprimer ou se plaindre : la différence fondamentale

C’est alors que ma réponse se situe à plusieurs niveaux : il y a une immense différence entre le fait de se plaindre et de s’exprimer. Il s’agit réellement de communiquer sans se plaindre. La plainte est un poids mort qui pèse sur la communication. Il faut alors oser exprimer ses émotions personnelles sans culpabilité, sans jugement, sans condamnation. Cela enlève le poids de la plainte et transforme la communication !

Et secondement : sans vous exprimer, il est difficile pour l’autre de vous comprendre et donc d’initier un changement. De plus, à cause du poids de la plainte, la personne risque d’être dans le rejet de ce qui est demandé. Mais ce n’est pas tant qu’elle rejette la demande, c’est que la personne rejette la plainte et donc le message qui y était accroché. La plainte est donc bien moins efficace que la communication sans jugement.

Pourquoi est-ce que se plaindre est radicalement différent du fait de s’exprimer ?

Le poids de la plainte

Prenons deux exemples et tentez d’identifier lequel est dans l’expression et lequel est dans la plainte :

Exemple 1 : « J’en ai marre, aujourd’hui j’ai eu cela, cela et ceci au boulot. Quand je suis rentré, il y a un connard qui m’a fait une queue de poisson. Pfff j’en ai marre du monde. »

Exemple 2 : « ça n’a pas été facile aujourd’hui car j’ai été mis sous pression au boulot, un collègue a claqué la porte et j’ai été décontenancé. Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Et puis après, quand j’ai enfin terminé cette journée, les gens ont été assez agressifs sur la route, j’ai l’impression que ce n’est pas vraiment mon jour aujourd’hui. »

Que se passe-t-il de différent dans ces deux exemples ?

Dans le premier exemple, la personne se plaint, dans le deuxième, elle s’exprime. La différence est l’émotion qui sous-tend cela. Dans le premier exemple, la personne écrase, elle juge, elle condamne. Dans le deuxième elle reconnait ce qui s’est passé et exprime son ressenti personnel.

Prenons un autre exemple : « Tu n’es jamais là, c’est pénible, on se voit jamais assez, avec toi c’est toujours pareil, il y a toujours quelque chose à faire plutôt que de rester avec moi. »

Ou bien : « J’aimerais tellement qu’on puisse se voir davantage, c’est difficile de te voir toujours autre part qu’ici. Cela me rend triste… »

Ou encore : « Ma vie est foutue, j’en ai marre, tout le monde est contre moi, les gens ne m’aiment pas (pleure sans cesse) »

Ou bien : « Il y a une part de moi qui se sent rejetée, ça me rend triste. J’ai en fait l’impression de ne pas être comprise et ça me touche. »

Sentez-vous la différence d’énergie ? Il y a une posture tout à fait différente à adopter. L’un est un juge l’autre est une porte-parole. Ce sont deux métiers très différents.

S’exprimer c’est raconter son histoire avec bienveillance

Il est en réalité très sain d’être son propre porte-parole. Car exprimer fait du bien, c’est un partage de nos sensations intérieures. Elles sont offertes avec bienveillances et non jetées à la figure. Elle soulage bien plus profondément que lorsqu’on se plaint ou lorsqu’au contraire on garde tout pour soi.

S’exprimer c’est raconter son histoire intérieure sans se juger, sans violence, sans chercher à condamner ou à se condamner. La dynamique est donc très différente.

Je vous invite à raconter vos histoires de vie, à les partager à les exprimer. Elles sont belles, ce sont les vôtres. Elles ne dérangent pas, elle connecte à quelque chose de plus profond, de plus authentique. Vous avez le droit de vivre vos histoires et de les partager.

Les histoires personnelles racontées en tant que porte-parole de notre monde intérieur suscitent la compassion et la compréhension. Les jugements au travers de la plainte suscitent d’autres jugements en retour. Comme le disait Stephen Hawkings : « When you complain, nobody wants to help » ou en français « Quand vous vous plaignez, personne ne veut vous aider. »

Dans mon histoire personnelle, j’ai vu une telle différence d’approche lorsque j’ai commencé à m’exprimer sans me plaindre. Tout le monde était plus prompt à m’aider. Que ce soit à partager des notes de cours, à m’aider à lire, à trouver mon chemin, etc. Le fait de communiquer sans se plaindre change tout. Il connecte à une autre partie de la personne : son cœur.

Je vous invite à vous autoriser à raconter vos histoires. Elles reconnectent à votre profondeur, vous aident à mieux vous comprendre et à vous reconnecter à ce que vous vivez de manière plus lumineuse.

Astuce : vérifiez quelle est votre posture. Tentez de vérifier que vous êtes dans le rôle du porte-parole. Tentez de vérifier que votre but est d’exprimer, de partager et non de condamner le monde extérieur. Le soulagement en sera bien plus profond…

Je vous invite à tester cela durant une journée. Exprimez-vous et racontez histoire avec bienveillance et observez avec curiosité ce qui se passe ! Je parie que vous ne reviendrez pas en arrière !

Et vous, avez-vous déjà remarqué une différence dans la qualité de vos échanges lorsque vous vous plaignez ou lorsque vous vous exprimez ? Postez cela en commentaire afin d’inspirer d’autres lecteurs !

Pour aller plus loin, mon livre : « 8 milliards de chemins, une seule destination » offre une approche bienveillante pour guérir nos émotions de jugements et permettre une plus grande ouverture à l’expression de soi.

Osez raconter votre histoire avec bienveillance. Car c’est en nous exprimant avec sincérité que nous ouvrons la porte à des échanges plus profonds et à des relations plus vraies.

Jonathan Avalosse

Jonathan Avalosse

Explorateur de la conscience et de l’être, Jonathan Avalosse accompagne celles et ceux en quête de sens, d’alignement et de transformation intérieure. À travers l’écriture et la thérapie intuitive, il crée un espace où les mots résonnent, libèrent et ouvrent à de nouvelles perspectives.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir d'autres articles

offre exclusive

Nouveau !

Découvrez la nouvelle édition de mon livre : vivre en harmonie avec son âme