Je me ressens donc je me guéris
Bonjour !
Il y a longtemps, je cherchais des solutions pour combattre mes angoisses liées à ma peur d’être malvoyant. Les autos jugements étaient très sévères. Je faisais tout pour que mon handicap se voie le moins possible. J’étais en réalité effrayé du jugement de l’autre. Il y avait donc une grande peur qui vivait en moi. Et je faisais tout pour la camoufler. Au restaurant je prenais des plats faciles à manger, et je ne demandais pas qu’on me lise la carte. Et pour tout de même choisir quelque chose, je demandais au serveur ce qu’ils avaient en suggestion. Ou si j’étais dans un italien, je prenais une lasagne (quel italien n’a pas de lasagne ? ).
La plupart de mes efforts consistaient donc à faire semblant, ou du moins à minimiser tant que possible mon handicap. Je jouais un rôle, j’étais tout le temps dans un immense contrôle de moi-même. Et cela, quitte parfois à être ridicule : quand quelqu’un me tendait son téléphone pour regarder quelque chose de drôle, je le prenais en main et faisais semblant de regarder … et de rigoler… Je n’avais rien vu et j’espérais que cela en resterait là. Il fallait alors vite changer de sujet pour revenir sur un terrain plus « sûr ».
Et puis un jour je rencontrais quelqu’un de très sage qui m’expliqua : au plus tu évites de ressentir ta peur au plus celle-ci va grandir.
Suffisait-il que je fasse l’inverse pour ne plus avoir peur ? Mais justement cela faisait trop peur… Cette personne m’invitait donc à ressentir ma peur plutôt que de la camoufler au travers d’artifice. Je commençai alors à me faire une petite liste de défis pour exposer des choses que je cachais habituellement. Cela commença par regarder mon téléphone de près, collé à mon visage pour essayer de lire l’heure dans un lieu public. J’en tremblais de peur… Pour mon inconscient, je me jetais à nu dans une mer remplie de requins. Une vague de panique me submergea, mais rien ne se passa… Mon inconscient compris alors que les gens n’étaient pas des requins… Et la fois suivante fut plus facile… Et ainsi de suite. Ce processus ne se fit pas en une fois et je me fis aider. Mais j’avais initié quelque chose, un changement radical.
La peur diminuait et je repris petit à petit confiance en moi. Ma peur était donc une partie de moi-même que j’avais simplement besoin d’aller embrasser, explorer, accompagner.
Les émotions ont donc besoin d’être ressenties pour pouvoir se libérer de leurs inconforts. Elles ont besoin de nous comme des parents bienveillants afin de retrouver un sentiment de paix.
Bien souvent mes plus profondes thérapies avec mes clients consistent à leur faire explorer les différentes couches émotionnelles qui sont bloquées à l’intérieur de leur inconscient. On va ainsi de plus en plus profond. Par exemple on peut commencer par ressentir une peur, mais derrière la peur se trouve ensuite une tristesse, et après un sentiment d’abandon, etc. Cela jusqu’à ce que l’harmonie circule à nouveau.
C’est alors que le murmure de la joie profonde et innée qui se trouve en chacun de nous refait surface… Et toute sorte de maux physiques disparaissent. Ils étaient en fait liés aux émotions qui se sont libérées… Des acouphènes, de l’eczéma, des syndromes du côlon irritable, des maux d’estomac, des tendinites, des tremblements, des impressions de suffocation, des migraines, etc.
Le tout est de permettre sans jugement de ressentir une émotion ou parfois une croyance limitante pour que le message puisse être délivré. Une fois la mission accomplie, plus besoin de rester là ! Mais ça ne fonctionne pas toujours, il y a également des résistances au changement. Il y a des peurs de perdre le contrôle par rapport à une grande tristesse par exemple. Il y a de la honte à ressentir de la colère envers son enfant, il y a de la peur d’avoir peur… Alors on bloque, on résiste, on enfuit. On essaye de se dompter. C’est alors qu’on peut prendre doucement et gestuellement la main de ce dompteur afin de petit à petit le rediriger… Nous pouvons, par exemple, envoyer de l’amour à ce dompteur, lui permettre d’échouer sans crainte, lui permettre de ne pas être aussi sévère… Et cela commence par le fait de ressentir… Ce n’est pas un processus intellectuel, mais un processus vivant.
Je vous invite donc à prendre un peu plus de temps pour vos émotions. Embrassez-les, apprenez à les ressentir de diverses façons.
Voici le premier défi que je vous lance : posez-vous tous les jours 5 fois la question : comment est ce que je me sens ?
Cela peut être une fois le matin, une fois durant une conversation avec quelqu’un, une fois en promenade, une fois pendant que vous mangez, et une fois pendant que vous êtes sous tension.
Cette question permet de faire un premier pas vers vous-même… Et de vous reconnecter à votre capacité de ressentir … et de guérir 😊
N’essayez pas de contrôler, lâchez prise par rapport à ce que vous ressentez. Dites par exemple : « je reconnais ta présence et te ressens. »
Bonne découverte,
Jonathan