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Le pouvoir vient du lâcher-prise

Le pouvoir vient du lâcher-prise

Au plus je contrôle, au plus j’utilise mon pouvoir au plus je perds mon pouvoir …

Voici l’histoire de deux jardiniers, ils étaient voisins et le premier nommé Bill lança un défi à Thom :

  • Thom, je parie que cette année j’aurais plus de petits pois que toi !

Thom lui répondit avec légèreté et d’un regard dans lequel ne brillait pas vraiment d’intérêt :

  • Ah oui, et quelle est la récompense pour celui qui gagne ?
  • La moitié de la récolte de l’autre ! On sème deux lignes ni plus ni moins et à la fin de la saison on fait les comptes !

Thom marmonna qu’il était d’accord et retourna à ses occupations.

Il expliqua à son épouse le pari qu’il avait fait avec son voisin et celle-ci lui demanda alors :

  • QU’avez-vous misé comme récompense ?
  • La moitié de la récolte des pois de l’autre !

C’est alors qu’elle s’écria :

  • Mais pourquoi as-tu parié cela ? Tu sais bien que les pois on aime mais à petite dose !

Le vieux Thom déclara alors que de toute façon les paris ne l’intéressaient pas et qu’au pire ainsi il donnerait au voisin une partie de sa récolte qu’il n’affectionne pas particulièrement.

La semaine suivante, Thom alla semer ses légumes après avoir préparé la terre. Et il regarda son terrain mais une sensation anormale trottait en lui… Ah oui, il avait oublié de semer les pois et ainsi avoir la chance de gagner ce fameux pari. Il se dit alors :

  • De toute façon, je ne peux pas y faire grand-chose si je ne puis semer que deux lignes… Le reste dépend davantage de la nature… On verra bien…

Il sema ses deux lignes, tout en fredonnant un rythme familier… Lalalalala lala lalala… Ensuite, il rangea ses outils et rentra pour se reposer.

Bill quant à lui rentra tout excité chez lui après avoir lancé le pari. Il raconta avec toute sorte de gestes comment il avait établi un pari avec son voisin et son épouse sembla ravie. Elle lui dit :

  • Ho les pois, mais j’adore ça ! Il faut absolument que tu gagnes !
  • Oui, oui, j’ai déjà réfléchi à toute une mise en œuvre. Cette année, plus que toute autre je vais être très méticuleux dans le jardinage !

Et donc Bill s’en alla de ce pas préparer les graines de pois. Il les fit germées au préalable dans l’eau avant de les semer en pleine terre.

Chaque jour, Bill alla vérifier que tout allait bien. Il enlevait les mauvaises herbes, il déterra celles qui prirent du temps à germer pour voir si tout allait bien au niveau des racines, il fit vraiment tout ce qu’il pouvait. Il mit autour des plus faibles une palissade en plastique pour les protéger du vent… Chaque jour devenait pour Bill le marathon du petit pois.

Et puis à la fin de la saison, les deux hommes récoltèrent enfin leurs petits pois. Tandis que Bill était assez sûr de lui, Thom en avait presque oublié le pari.

Et que ne fut pas la surprise de Thom lorsqu’il aperçut qu’il avait une brouette de plus de petits pois que Bill ! Ce dernier était dépité, rongé de jalousie et il montra à Thom son potager et expliqua tout ce qu’il avait pourtant fait pour obtenir une belle récolte.

Thom fut alors doublement choqué :

  • Tu as été déterré les jeunes pousses qui ne poussaient pas assez vite ? Mais en faisant cela, tu as détruit une partie de leurs racines encore fragiles ! Tu es allé les voir tous les jours ? Mais les insectes pollinisateurs ont été dérangés dans leur travail ! De plus tu as sûrement abimé les petites fleurs, pourtant bien nécessaire à l’obtention des fruits ! Tu as mis du plastique pour les protéger ? Regarde, certaines ont pourri, tandis que d’autres n’ont pas pu se renforcer naturellement grâce au vent, regarde leurs tiges, elles sont cassées !

Au plus Thom s’exprimait, au plus la mâchoire de Bill se crispait…

  • Mais j’ai cru qu’au plus je m’en occuperais, au plus j’aurais une belle récolte !  dit-il avec colère.

Thom répondit d’un air apaisant :

  • Non, ce n’était pas à toit à tout faire, en faisant trop tu as privé la nature d’agir par elle-même et de faire sa propre part de travail ! Tu as pris le poids d’un travail qui ne t’appartenait pas. En fait, tu t’es privé d’une aide en voulant trop faire par toi-même… Par exemple, la nature aurait naturellement choisi les graines les plus vigoureuses dans le processus de germination. C’est-à-dire que certaines n’auraient pas eu la force de germer à cause du poids naturel de la terre, mais toi tu les as mises dans l’eau, et aucune d’entre elles n’a été mise à l’épreuve. En ayant fait une germination artificielle, tu as déjà privé le travail de la nature de s’accomplir en choisissant les graines les plus vigoureuses. Tu te retrouves alors avec trop de plans. Et tes fruits sont petits et pauvres, car il n’y avait pas assez de place…  Si tu avais laissé faire, tu aurais eu moins de plans, mais ceux qui auraient germé auraient été les plus forts et tu aurais plus de fruits, car ils se seraient bien développés tout en étant moins nombreux !
  • Je ne comprends pas… Si j’ai moins de plants, pourquoi aurais-je plus de fruits ?
  • Est-ce qu’il vaut mieux 100 apprentis inexpérimentés dans la cuisine d’un restaurant ou bien 5 cuisiniers aguerris ?
  • Ce serait la pagaille avec autant de monde dans une petite cuisine… Je crois que je te comprends ! Mais alors je n’aurais dû rien faire ?

Non, je n’ai pas dit cela. Tu devais faire ta part du travail et laisser à la nature la part de son propre travail également. En mettant trop ton pouvoir dans une situation, tu as de moins en moins de pouvoir, car tu te prives du pouvoir du lâcher-prise, du pouvoir qui n’est pas entre tes mains pour t’aider et donc le résultat est moindre.

  • Cela veut dire que j’aurais pu faire moins et obtenir plus ?
  • Voilà, oui tout à fait. C’est cet équilibre entre action et lâcher-prise. Fait ce qui t’appartient de faire et laisse aux autres le soin de réaliser ce qui est de leur ressort.

C’est alors que Bill lui tendit la moitié de sa récolte mais Thom déclina l’offre.

  • Je suis content d’avoir gagné, mais  je ne raffole pas des petits pois ! Tien, prends-en plutôt de chez moi, d’habitude j’en sème à peine une ligne.

Et Bill sourit comme un enfant devant une friandise et prit quelques kilos de petits pois.

Il y a des choses que nous pouvons faire et il y a des choses que nous ne pouvons pas faire. Il y a un équilibre entre le contrôle et le lâcher-prise. Si tout est fait dans le contrôle, nous nous privons de la main tendue des autres, de la nature, de l’univers, de notre âme. La vie est comme un set de tennis, nous devons renvoyer la balle mais attendre qu’on nous la renvoie également… Il y a ce partenariat subtil entre tous les éléments entre toutes les parties. L’univers est profondément systémique, il s’organise en mutualité, en partenariat et chacun à son rôle à jouer. Alors, jouez le vôtre et lâchez prise par rapport à ce qui arrivera, car après ce n’est plus à vous de jouer !

PS SI personne ne nous renvoie la balle, c’est qu’il est peut-être temps de changer de terrain de jeu ! Car la vie nous offre non ce que l’on désire, mais ce dont nous avons besoin… Mais cela est pour une prochaine histoire !

Jonathan Avalosse

Jonathan Avalosse

Passionné par les états modifiés de conscience, ils ont bouleversé ma vie. Je suis écrivain, praticien en thérapie brève, en hypnose et en méditation.

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