Au cœur de notre être bat un organe dont la complexité va bien au-delà de sa simple fonction de pompe mécanique. Selon des recherches récentes[1], le cœur émet un champ électromagnétique plus de 100 fois supérieur à celui du cerveau. Mais ce n’est pas tout, ce champ est bien plus que de simples ondes ; il transporte avec lui un flux d’informations qui influencent non seulement notre propre cerveau, mais également ceux des individus qui nous entourent.
Imaginez-vous comme un émetteur, votre cœur agissant comme l’antenne d’un téléphone portable, diffusant des signaux électromagnétiques dans votre environnement. Ces signaux ne se limitent pas à un simple langage de rythme cardiaque, mais englobent une communication complexe et multidimensionnelle avec votre cerveau.
L’une de ces fonctions est la communication avec notre propre cerveau. Notre cœur a en effet quatre voies de communication pour discuter avec notre tête. Via un circuit neuronal (nerveuse), via des hormones et des neurotransmetteurs (biochimique), via des ondes de pression (biophysique) et enfin via des ondes électromagnétiques (énergétique).
Le cœur communique donc de 4 manières différentes avec le cerveau. Et cela ne se limite pas à une communication primaire qui consisterait à gérer le rythme cardiaque. Cette communication est bien plus complexe car le cœur possède son propre réseau neuronal. Il a en effet son propre cerveau intégré. D’après Heartmath institute, celui-ci est capable de ressentir et même de prendre des décisions ! D’ailleurs ne dit-on pas : écoute ton cœur ou apprends-le par cœur ?
Une espèce de sagesse ou d’intuition populaire avait compris que le cœur ne se limitait pas à une simple pompe mécanique.
Toutes ces informations nous sont alors transmises par différents moyens. Le cœur communique donc beaucoup d’information à notre conscience. Au sein de notre poitrine se trouve un organe qui a sa propre intelligence… Et nous pouvons y avoir accès car le cœur communique sans cesse avec notre cerveau.
D’ailleurs le cœur envoie plus d’informations au cerveau que le cerveau n’en envoie au cœur[2] .
Ceci est donc les effets internes de la communication entre le cœur et le cerveau. Mais le champ électromagnétique s’étend au-delà du corps physique. Y a-t-il alors une communication entre les différentes personnes par ce champ ? Tels deux téléphones portables qui émettraient des ondes d’informations afin d’échanger des données ?
En d’autres mots, si les ondes électromagnétiques (produites par notre cœur) influencent notre propre cerveau, et que celles-ci ne soient pas limitées à notre corps, influencent-elles alors également le cerveau des autres ?
D’après les études au travers d’électroencéphalogramme et d’électrocardiogramme auprès de nombreux individus menées par l’institut HeartMath, c’est effectivement le cas. Ils appellent ce phénomène : la communication énergétique. En effet, des signaux magnétiques émis par le cœur d’un individu influencent les rythmes cérébraux d’un autre individu à proximité.
Selon eux, ce type de communication énergétique entre individus peut jouer un rôle dans les interactions thérapeutiques entre cliniciens et patients, susceptible de favoriser le processus de guérison.
C’est exactement ce que je vis durant mes séances quotidiennes avec mes patients. Je n’applique aucun modèle, je ressens, c’est tout. Bien sûr j’ai certains outils, mais parfois lorsque je suis devant un phénomène nouveau, un nouvel outil s’impose à moi par intuition ou déduction. Par exemple, lors d’une séance, je sentais que la personne n’avait plus d’espace pour elle, je sentais ce message : je n’ai pas le droit d’exister, j’existe pour les autres. Je lui ai fait répéter : j’existe et je reprends mon espace, cela est irrévocable. La patiente à retrouver depuis lors un nouvel équilibre de vie, sa culpabilité de ne pas faire assez s’est libérée, et ses nuits de sommeils se sont grandement améliorées. Et cela sans passer par un travail pénible, tous ces effets sont venus naturellement. D’une manière plus rationnelle, nous aurions pu travailler la culpabilité, en allant ressentir cet auto jugement très sévère et en le transformant. Mais cela peut prendre du temps et être exténuant. Car ce qui soutenait cette émotion était la croyance : je n’ai pas le droit d’exister.
Dès lors transformer une culpabilité (si ce qui la soutient reste le même) est un bras de fer long et épuisant.
Pour moi, ce qui est le plus délicat est d’interpréter les informations reçues. C’est-à-dire : de transformer la sensation intuitive en aspect concret pour le langage afin d’y travailler profondément. En effet, je ressens d’abord une impression et celle-ci est parfois très claire, ou parfois très complexe à interpréter.
Pour recevoir pleinement ces impressions, je dois arrêter de penser, mais aussi faire abstraction de toutes mes sensations propres. Je dois laisser ma conscience s’élargir (tout comme en méditation profonde). C’est alors que je suis pleinement ouvert.
Pourtant de temps en temps, certaines personnes n’émettent rien, ou du moins, restent muettes à mes impressions. J’ai alors l’impression d’avoir affaire à quelque chose de non vivant pour ce sixième sens. Cela est grandement perturbant. Cela arrive principalement chez les personnes coupées de leurs sensations et émotions. Comme s’ils avaient inhibé leurs champs électromagnétiques. La thérapie se joue alors à un niveau moins profond. Et il est alors peut être nécessaire d’apprendre à la personne de pouvoir ressentir à nouveau.
Pour résumer : notre cœur émet un champ électromagnétique qui influence notre propre cerveau ainsi que le cerveau des autres. Ce champ peut être ressenti et interprété à un niveau bien plus profond que les apparences ou que les mots prononcés : c’est la source de la véritable empathie. Grâce à cela il est possible de faire une thérapie à un tout autre niveau.
[1] Le champ électrique est 60 fois plus puissant que celui du cerveau et le champ magnétique plus de 100 fois supérieur à celui du cerveau.
[2] Cameron, OG , Neurosciences sensorielles viscérales : Interception . 2002, New York : Presses universitaires d’Oxford.
